Défaut de construction de maison à Vertou
Après des années de combat judiciaire, le couple de retraités a gagné le droit de faire démolir, hier, sa maison mal construite, avant d’en faire bâtir une autre au même endroit.

« C’est un soulagement pour nous, mais ça fait mal au coeur quand même de voir démolie une maison où on a vécu pendant seize ans… »

Huguette et André Foucher étaient émus, hier après-midi, lorsque la pelleteuse a attaqué le toit et la façade. Et puis la solidarité des voisins a ramené le sourire sur le visage des deux retraités.  » On est content pour eux » confie Joan Achard, 48 ans, voisin depuis 7 ans. « Ils ne partent que provisoirement, ils vont revenir. »

Une victoire judiciaire

Huguette, 70 ans aujourd’hui, était fonctionnaire, et André, 75 ans, a fait toute sa carrière comme maçon. En 1997, à l’heure où la retraite approche, ils font construire ce pavillon de 100m2 habitables, de plein-pied, sur un terrain de 1000m2, dans le quartier des Mortiers à Vertou.

Et puis, patatra : la maison se lézarde, parce qu’elle est construite de guingois. Les fondations sont défaillantes, il y a des fuites sous le plancher chauffant. Le cauchemar commence.

Malgré les tracas et les pépins de santé, la paperasserie accumulée, Huguette et André vonrt se battre pendant seize ans, pour faire reconnaître ces malfaçons. En 2015 et 2017, enfin, le tribunal de Nantes, puis la cour d’appel de Rennes, leur donnent raison. Et condamnent le constructeur et un assureur à 220 000 € de dédommagement.

 

Nouvelle maison dans 1 an

« De quoi payer le démolition et une reconstruction sur place à l’identique,confient les deux retraités. On est bien ici, rue La Fayette. Les voisins nous ont soutenus. On fait une fête de quartier tous les ans et celle de 2019 aura lieu dans notre jardin ! »

Le chantier de la nouvelle maison « devrait durer entre neuf mois et un an. La maçonnerie pourrait débuter en janvier, après les études de dépollution du sol » précise André en connaisseur du métier.

Depuis le 15 novembre, Huguette et André ont trouvé refuge chez Marie-Thérèse, une amie du Loroux-Bottereau, agée de 94 ans ! Encore une histoire de solidarité. « C’est formidable de sa part, et nous, on lui apportera de la compagnie pour cet hiver », sourit Huguette.

La cheminée du Père Noël

En attenant de construire la maison neuve, il a fallu dire adieu à l’ancienne, hier. La semaine dernière déjà, les techniciens de l’entreprise ATDV (Legé) avaient enlevé l’intérieur : portes, laine de verre, ferraille. Ce lundi matin, ce fut au tour des fenêtres, de la chaudière, de la cabine de douche…

15h, toujours ce lundi, la pelleteuse attaque le toit. Une demi-heure plus tard, les murs. Un groupe de marcherurs passent sans s’arrêter. André discute avec les ouvriers, Huguette prend des photos. Elle pense au plus jeune de ses six petits-enfants, « qui ne comprendrait pas pourquoi il faut casser une maison où il accrochait ses dessins sur les murs… »

15h45 la cheminée du toit en tuiles rouges s’écroule, Huguette et André plaisante avec un ouvrier d’ATDV. « Cette année, c’est certain, le père Noël ne passera pas par la cheminée… »

 

Michel TANNEAU – Ouest France janvier 20